L'architecture militaire de la ville de Bouillon

Moyen Âge

Ancien poste frontière et centre d’un duché, Bouillon s’est développé dans un fond de vallée et occupe aujourd’hui les deux rives de la Semois. Vers 1680, tout comme le château fort, la ville de Bouillon fut fortifiée par Vauban, ingénieur militaire et Commissaire général des Fortifications de Louis XIV. A l’ombre du château fort, la ville était enserrée dans une enceinte. On y accédait par trois portes : la « Porte de Liège » (1) face au pont, la « Porte de France » (2) et la « Porte de la Poulie » menant au gué (3). Les principaux vestiges de l’enceinte (monument classé en partie, 2-9-1985), reconstituée sur le plan, sont localisés à l’extrémité nord de la ville. Composée de murs de schiste, elle était percée de nombreuses meurtrières, elle est partiellement conservée derrière la Maison du Prévôt (Rue des Ecoles, n° 22). Des portes de la ville, il ne reste qu’un pilastre du XVIIIe siècle (2) en grès appareillé, couronné d’un buste (Vieille Route de France). L’ancien corps de garde de la « Porte de la Poulie » (3) (monument classé, 26-5-1975) est devenu « la maison du Passeur » jusqu’en 1930 lors de la construction du pont. C’est un bâtiment de la fin du XVIIe ou du XVIIIe siècle, enduit et crépi, à niveau unique (Boulevard Heynen, n° 11). Neuf bastions étaient pointés sur la Semois et renforçaient ce rempart tous les 180 m.

Trois sont conservés : les bastions de « Bourgogne » (4) (monument classé, 26-5-1985), du « Dauphin » (5) et de « Bretagne » (6) (monuments classés, 2-5-1975). Ce sont de solides bâtisses de schiste, de plan pentagonal, à deux niveaux, présentant des meurtrières et une échauguette sous poivrière d’ardoises. Les bastions (5) et (6) du « Dauphin » et de « Bretagne » ont été percés de larges baies pour permettre la circulation routière (Boulevard Heynen). En (7), se trouvait l’emplacement du réduit des casernes. L’ancienne caserne de cavalerie (8) (monument classé, 6-2-1978), construite vers 1690, présentait un rez-de-chaussée pour les écuries et deux étages pour loger les cavaliers et l’infanterie (Boulevard Heynen, n° 16). La Maison du Prévôt (9) (monument classé, 2-9-1985) fut construite en même temps que les casernes voisines. C’est un bâtiment en schiste crépi, à double corps de deux niveaux et sept travées de baies (Rue des Ecoles, n° 22). L’ancienne infirmerie militaire (10) remonte à la fin du XVIIe siècle. Cet ensemble fut rénové aux XIXe et XXe siècles. Primitivement, il comptait trois corps de bâtiments en U, une cour pavée et une entrée flanquée de deux piliers (Rue des Ecoles, nos 10 à 18). En (11) se trouvait un moulin fortifié alimenté par un bief aujourd’hui également disparu.

Texte rédigé par I. Tellier. Fiche 92.7. Photos : G. Focant.

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