La Croix de Justice de Martué

Moyen Âge

La Croix de Justice (monument classé, 08-02-1946) est implantée à l’entrée du village de Martué, en venant de Florenville. En 1847, lors de la construction du pont sur la Semois, la croix, qui se trouvait près du gué, fut déplacée et remontée plus haut sur la berge. Cependant, en 1957, on l’enleva de nouveau pour la placer définitivement à l’endroit actuel où elle vient d’être restaurée.

En calcaire bajocien, le monument s’élève jusqu’à une hauteur totale de 3,72 m. Il est composé de trois parties : sur un socle bas repose une base carrée. Un fût octogonal (0,28 m de diamètre) y est posé et son extrémité supérieure se termine par une croix à fleurons portant le Christ et l’inscription INRI.

La date de sa construction et de son érection est située vers 1327. Elle doit en effet avoir suivi de peu la charte d’affranchissement du village par ses seigneurs, le 10 octobre 1327.

Très peu de croix de justice subsistent à ce jour. Dans la vallée de la Semois, il n’existe plus que celle de Martué. Dans le sud de la province de Luxembourg, on compte celles de Halanzy, Musson, Heckbous, Harnoncourt et Meix-devant-Virton. Il devait en exister une à Florenville, située – d’après la « Carte de Cabinet des Pays-Bas autrichiens, levée à l’initiative du comte de Ferraris en 1771-1778 » – à l’angle sud-ouest de la grand-place.

La ligne générale de ces croix ne varie guère. Sur un socle simple ou associé à un emmarchement repose une base massive, carrée ou rectangulaire pouvant être ouvragée. Un fût cylindrique ou polygonal y est posé. L’extrémité de celui-ci se termine par, soit une simple croix, un calvaire ou un corps à deux ou plusieurs tableaux où quelques personnages sont mis en scène.

La croix de justice est un monument profane construit le plus souvent sur les places de marché, symbolisant l’autorité judiciaire qui assure la paix publique.                                 Elles servaient aussi à « borner » le territoire d’une juridiction ou encore à « marquer » l’endroit où le seigneur du lieu rendait la justice et clamait les sentences. Octroyé en 1182, le Droit de Beaumont s’est répandu à partir de 1223. Il permet le passage d’une communauté villageoise de l’état servile à celui de la bourgeoisie. En signe d’immunité, la communauté se pourvoyait d’armoiries ou d’une croix appelée de Beaumont ou de Liberté ou Franche Croix ou Croix de Justice.

Texte rédigé par I. Tellier. Fiche 93.3. Photos : G. Focant. Pour en savoir plus : TELLIER I. et FELTZ Cl., 1991. Croix et potales en Luxembourg belge. In : Abbaye Notre-Dame D’Orval, cat. expo. de l’Abbaye Notre-Dame d’Orval, 4 juillet-29 septembre 1991. Virton, p. 14-16.

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