L’église paroissiale Saint-Lambert (monument et site classés, 30-10-1989), située dans le bas du village, est cernée par la voirie et dressée au sein de son cimetière emmuraillé. En schiste, elle est entièrement recouverte d’un enduit clair.

A l’époque romane, une nef (1) fut construite ainsi qu’un chœur carré à l’est. Postérieurement, une tour (2) également carrée est ajoutée à l’ouest.

Au XVIe siècle, le chœur fut agrandi et subsiste tel quel aujourd’hui. Il se termine par un chevet plat éclairé par une large baie latérale en tiers-point, à remplages géminés trilobés.

La nef et la tour romane disparurent en 1696 et 1707 pour faire place à une nouvelle nef éclairée par six fenêtres en plein cintre, portant les marques de tailleurs (3). Son extrémité occidentale est surmontée par un clocher essenté d’ardoises, couronné par une flèche octogonale. L’arc en plein cintre de l’entrée porte une clé gravée du millésime 1699.

Une petite sacristie fut adjointe vers 1835 et réédifiée en 1959 par l’architecte T. Delville (4).

Suite à un incendie limité à l’intérieur de l’édifice, de nouveaux vitraux dessinés par L.-M. Londot ont été placés en 1963. Un fragment de vitrail polychrome du XVIe siècle, figurant le Christ en croix, entouré de saint Jean et de la Vierge, a été inséré dans les vitraux modernes.

L’église apparaît pour la première fois dans les textes en 1069. Elle fait partie du patrimoine de Godefroy le Barbu, comte d’Ardenne, duc de Lotharingie et est donnée, à cette date, par le duc à l’abbaye de Saint-Hubert. Une bulle du pape Innocent II, en 1139, confirme son appartenance à l’abbaye. Sa juridiction spirituelle s’étendait sur les villages suivants : Bouillon, Curfoz, Briahan, Fays-les-Veneurs, Bellevaux, Les Hayons, Noirefontaine, Dohan, Ucimont, Botassart et Nollevaux.

Les fouilles archéologiques entreprises en 1963 mirent au jour un fragment de tête provenant de fonts baptismaux du XIIe siècle. Cet élément de sculpture est actuellement maçonné dans le mur de la nef.

Cette église conserve une niche gothique ou théothèque, élément assez rare clans la région et des fonts baptismaux en calcaire, dont la base est du XIIe siècle et les supports ainsi que la cuve du XVIe siècle. 

Texte résumé par I. Tellier. Fiche n° 93.2. Photos : G. Focant, I. Tellier. Pour en savoir plus : HOSSEY G., 1975. Fouilles d’églises dans le Luxembourg, Bruxelles, (Archaeologia Belgica, 176).