Le Chemin Neuf

Temps modernes

La seconde moitié du XVIIe siècle se range du côté des périodes sombres de notre histoire.

Voulant établir l’hégémonie de la France en Europe, Louis XIV déclencha de 1667 à 1713 cinq grandes guerres dont la Belgique eut énormément à souffrir. La principauté de Liège put, pendant quelques années du moins, se tenir à l’écart du conflit.

L’avide souverain n’envisageait pas au début de la conquérir, mais préférait l’entraîner dans son sillage et à l’occasion l’amener à servir ses desseins. Cela valut d’emblée à ses princes-évêques la malveillance des Pays-Bas espagnols qui, du jour au lendemain, décidèrent de leur faire la guerre économique.
Les importateurs méridionaux s’en plaignirent à leur souverain qui chercha aussitôt le moyen de damer le pion au roi d’Espagne.

En 1664, Louis XIV, l’abbé de Saint-Hubert et le prince-évêque de Liège se mirent d’accord pour créer un nouveau chemin de Sedan à Liège qui n’empiéterait pas sur les terres des Pays-Bas espagnols.

Le roulage y fut intense jusqu’à la fin de l’ancien régime et, parmi les marchandises acheminées sur ce chemin, on trouvait principalement des armes blanches, des métaux et des denrées alimentaires.

Le « Chemin Neuf » n’était pas, malgré son nom, une voie tout à fait nouvelle. En réalité, elle avait été constituée par la réunion d’une série de tronçons de routes parfois très anciens.

Quittant Bouillon par la « Voie Jocquée » ou par la « Voie des Chevaux », ce chemin s’en allait par Bellevaux, « Pont le  Prêtre », Fays-les-Veneurs, Assenois, Blanche-Oreille, et traversait la Forêt de Luchy par la « Croix Morai ». Puis, de Recogne, il se dirigeait vers Bras, passait près de la chapelle Notre-Dame de Lommal et entrait dans Saint-Hubert.

En sortant de la cité abbatiale, il empruntait « l’Ancien Chemin de Bure » pour atteindre Rochefort par Grupont et Wavreille. Au-delà de cette ville, le « Chemin Neuf » ralliait Liège par Haversin, Miécret, Terwagne, Neuville, Val-Saint-Lambert et Kinkempois.

Source : Jean-Luc Duvivier de Fortemps de Loneux. Pour en savoir plus : Jean de Sturler, in : Bulletin de la Commission royale d’histoire. Académie royale de Belgique. Tome 131, 1965 pp79-128 (document inédit et précisions topographiques concernant le tracé du « Chemin Neuf » de Liège à Sedan, à travers l’Ardenne, et ses embranchements vers le Barrois et la Lorraine).

 

Partie du Chemin Neuf entre Bellevaux et Pont le Prêtre en commun avec la BN 18.
Merci à l’IGN pour son autorisation de publier cette carte.

Le site en images

Accès et localisation

La balade BN18 au départ de l’église de Bellevaux emprunte en partie le Chemin Neuf.

Site facile d’accès.

Accès par Pont le Prêtre 49°51’12.7″N 5°08’10.5″E.

Recommandations

 Si vous vous rendez sur place,

vous serez sur un site archéologique ou historique,

merci de respecter les lieux et de ne pas laisser de traces de votre passage.

FOUILLES INTERDITES

L’activité de détection qui implique la modification du sol ou le prélèvement d’objets doit faire l’objet d’une demande d’autorisation octroyée par l’Agence wallonne du Patrimoine (Code wallon du Patrimoine, art. 34, R.34-1 à R.34-7 et AM.34-7).

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